I was wearing my skin unfresh
je portais ma peau défraîchie
spectacle immersif de micro-drames sonores
On joue les prolongations à l’heure du conte, avec une création sonore, littéraire et, on peut le dire, un peu coquin, tissée autour d’une sélection de courtes histoires radicales et intimes de l'auteur Diane Williams, et de lettres passionnelles du compositeur John Cage à Merce Cunningham. Le compositeur Finbar Hosie, vous propose ce spectacle intitulé “I was wearing my skin unfresh” (Je portais ma peau défraîchie) sous forme d’une série de micro-drames, pour électronique, flûtes et voix et tout ce qu’il y a entre les trois, composé en étroite collaboration avec le flûtiste et performeur Emiliano Gavito. I was wearing my skin unfresh pose la question de ce qu’est, ou peut être, l’intimité, ou son absence en 2024 : ses bribes des histoires et souvenirs accumulées et tissées ensemble à coup de microcosmes sonores vous invitent à jeter un regard indiscret à travers ses fenêtres entrouvertes, sur des aperçus intimes, multiples et fugaces d’autres vies, situations et scènes qui s’entrechoquent.
Ce spectacle s’articule autour de l’œuvre de l’écrivaine avant-gardiste, Diane Williams.Adepte de la microfiction, elle est connue pour ses histoires très courtes combinant une approche dépouillée avec un langage énigmatique, associé à une narration non-conventionnelle et étonnante. Les sujets abordés par Williams, tantôt érotiques, tantôt mondaines, questionnent le status quo hétéro-normatif, les attentes sociétales de la sexualité en général et la dynamique du pouvoir dans la société ou nos relations intimes ; traitées avec son humour caractéristique pince-sans-rire, ses microfictions s'inspirent souvent de ses propres expériences pour offrir un aperçu intime de la psyché humaine. La lecture des textes de William’s, enregistrés par l’autrice elle-même, constitue un dialogue et narration désincarnée, se mêlant avec l’espace électro-acoustique et scénique.
Accompagnant ces micro-fictions, se brode d’autres impressions intimistes, parmi elles des correspondances sensibles et charnelles entre le compositeur John Cage et son compagnon chorégraphe Merce Cunningham. Ces lettres d’amour et correspondances, fragmentaires et passionnelles, commencent dès leur premier rencontre. Peu à peu, ils conduisent le public vers une jubilation de l’affection à la fois de leur art à chacun et de leur relation amoureuse. L’un chorégraphe et l’autre compositeur, l’art et l’amour de Cage et Cunningham se révèlent indissociables.
Une mise en espace immersive amène le public, en l'espace d'une heure, à réfléchir sur des thèmes qui nous touchent tous dans notre quotidien, dans notre intimité, mais au sein d’un espace ouvert et décomplexé. Finbar Hosie et Emiliano Gavito, mettent en scène ce dialogue linguistique et sensuel, à la fois des autrices et auteurs, avec leur “soi” écrit, leurs expériences vécues, et celui l’interprète avec son propre reflet, incarné par un dispositif électro-acoustique, une extension sonore à sa présence acoustique. Le texte parlé et la présence scénique et sonore de l’interprète se mêlent, se confondant au sein d’un espace chaleureux et onirique ; la mise en scène associe un amalgame de draps et de lits, une rêverie décomplexée, sans frontières entre public et musicien. Le lit et la lecture à voix haute, symboles intemporels de la sensualité et de l’intimité, nous accompagnant tout au long de notre vie, sont des espaces de repos et de self-care, permettent d’explorer une lecture en safe-space dont peuvent jouir les adultes.
conception Finbar Hosie et Emiliano Gavito
composition et mise en scène Finbar Hosie
flute et performance Emiliano Gavito
scénographie Gipsy Vazquez et Finbar Hosie
textes Diane Williams et John Cage (avec l’aimable authorisation de Diane Williams, Laura Khan et le John Cage Trust.
coordination Adam Starkie